L’utilisation des technologies de l’information et de la communication dans le domaine politique depuis la fin des années 80 s’est naturellement accompagnée d’un intérêt scientifique pour ce type de pratiques. La recherche dans ce secteur s’est donc considérablement enrichie au cours des dernières décennies et reflétant l’évolution géographique du phénomène de même que celle des outils, des supports et des perspectives adoptées.
La plupart de ces travaux se sont concentrés sur des stratégies de communication électorale nationales, descendantes, lors d’élections perçues comme majeures. Ce projet tente à l’inverse de conduire une exploration comparative France/Angleterre dans le cadre des élections au parlement européen de mai 2014 à partir de la production de candidats depuis leurs circonscriptions respectives sur leurs sites, blogs, pages Facebook et comptes Twitter.
Il se focalisera sur les circonscriptions du sud-est anglais et français et sur les cinq partis ayant recueilli le plus de suffrages dans ces circonscriptions lors des élections au parlement européen de 2009, soit en France Europe Écologie, le Front National, le parti socialiste, l’union du centre (Modem en 2009 / UDI-Modem en 2014) et l’union pour un mouvement populaire et en Grande-Bretagne les partis conservateur, libéral, travailliste, vert et le UK Independence Party (UKIP).
Une des difficultés majeures d’un travail de ce type réside dans la quantité considérable de données générées en ligne dans le cadre d’une campagne électorale. Des systèmes de codage manuels ont été élaborés par le passé afin de pouvoir procéder à leur exploitation à des fins scientifiques. Ce projet, grâce à la collaboration de chercheurs en informatique, se propose de chercher à mettre au point des outils semi-automatisés de collecte, d’archivage, d’analyse et de gestion de données à partir de sources hétérogènes et volumineuses (Big Data).
L’expérience de différentes équipes de recherche travaillant sur cette question a en effet souligné l’intérêt d’une association entre domaines de compétences et expertise analytique, notamment pour identifier des corrélations significatives de données ainsi que pour développer des modèles de prédiction et des outils de traitement et d’analyse de données en temps-réel.
Cette collaboration entre la civilisation britannique et l’informatique est complétée par une réflexion d’ordre juridique liée à ces thématiques de recherche émergentes lors de la procédure de collecte et d’archivage des données, puis en matière d’exploitation scientifique de celles-ci.